24/04/2014
Philosopher sur la nature: quel intérêt?
Mise en ligne sur www.ecologisme-ribotto.com du chapitre 6 (titre ci-dessus) de l'essai "POUR LA NATURE"
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Cause écologique ou cause sociale, le militant parce qu'il agit, est le sel de la terre; il fait évoluer situations et idées. La philo peut-elle aider? Les philosophes ne créent pas les idées,elles sont dans l'air du temps, créées, émises par vous ou moi. Mais le penseur a ce talent de les détecter, regrouper et mettre en mots, en un système logique lui convenant. Ses phrases rebutent parfois tant elles sont obscures. Mais il est des systèmes, des phrases parfois accessibles ou que des commentateurs-journalistes rendent telles. Alors, tous comptes faits, cela vaut la peine de s'aventurer un peu chez quelques auteurs. Pourquoi ? Parce que la mise en forme d'idées peut rendre une argumentation plus convaincante.
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La partie de la philosophie qui nous intéresse ici est dite, actuellement, "éthique environnementale" (éthique: ce qu'il est bon de faire et mal de faire). Son fondement : la nature n'est pas seulement considérée pour sa seule utilité face à nos besoins, l'homme n'est plus le centre de l'univers. C'est révolutionnaire, du Copernic et Galilée !
Maintenant affrontons le dilemne. Continuer à ne voir dans la nature que de la ressource est aller dans le mur (crise écologique), trop respecter la nature serait anti-humaniste, l'humanisme exigeant que l'homme soit le centre de tout. Rejoignons Claude Lévi-Strauss; pour lui, il ne s'agit pas de rejetter l'humanisme mais de faire en sorte que celui-ci ne soit pas "dévergondé" tel qu'il l'est, ne laissant aucune place à l'ensemble des êtres vivants.aux êtres vivants.
Les penseurs d'éthique environnementale, en têtes d'affiche aujourd'hui et que nous passons en revue sont :
- Paul TAYLOR pour qui le centre est la vie, les êtres vivants (biocentrisme).
- Aldo LEOPOLD et son "disciple" John Baird CALLICOTT qui étendent la communauté au sol, aux plantes, aux animaux. (écocentrisme)
- Arne NAESS, père de la "deep ecology", "écologie profonde". Celle-ci englobe biocentrisme et écocentrisme dans la recherche personnelle d'une sagesse écologique ou écosophie, d'un épanouissement en harmonie avec la nature.
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Persuadez-vous en : la nature, les êtres vivants, ont une valeur en soi, une valeur intrinsèque.
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14/01/2014
Place de l'homme dans la nature
Mise en ligne sur : www.ecologisme-ribotto.com d'un texte au titre ci-dessus et s'intégrant dans "Pour la Nature"
Résumé.
Hypothèse de base: sortir de la crise implique de nous placer plus "correctement" vis à vis de la nature. Hypothèse dérivée: il nous faut nous re-lier avec la nature. En ce sens, repérons quelques voies ou comportements ad-hoc.
1- Laisser l'émerveillement,l'émotion nous envahir.
2 - Ressentir les interdépendances entre êtres vivants (dont nous): entre eux, entre eux et la biosphère. La science déjà nous instruit beaucoup là-dessus tandis que l'image du "tissu du vivant" de l'admirable "Déclaration" attribuée au chef indien Seattle nous touche. Recours aussi à la déesse "Gaïa" de Lovelock. Nous pouvons rechigner au fondement de sa théorie: régulation de la biosphère dans un sens favorable à la perpétuation de la vie. Nous nous enrichissons toutefois à la lecture des ouvrages de cet ex-consultant de la NASA, nous y découvrons plein de processus physico-chimiques, globaux ou particuliers, qui rattachent tous les vivants.
3 - Fleuve du vivant. Tous les vivants (et ceux qui le furent) voguent sur un même flot, celui du temps de l'évolution. Ici nous en appelons à Teilhard de Chardin parce que ses descriptions de l'évolution ont une allure d'épopée à la Victor Hugo. Nous le quittons toutefois dès qu'il prétend connaître le sens, la finalité du fleuve, un certain "point oméga". Comme l'a écrit un penseur écologiste (Aldo Léopold), ce sentiment que nous sommes un compagnon voyageur dans l'odysssée de l'évolution aurait dû, devrait, nous rendre plus fraternel à l'égard des autres créatures.
4 - Fusion. Ce qui précède (émerveillement, appartenances, fleuve du vivant) aide à renouer,à fusionner en quelque sorte avec la nature sans besoin d'extases ou de LSD. Il y a fusion quand l'âme s'envole vers des perspectives de co-appartenance avec la nature.
5 - Exercices spirituels à la Pierre Hadot (historien de la pensée antique gréco-romaine). Rien de religieux en dépit de l'adjectif. De la méditation ou de l'action visant une sagesse écologique, itinéraire vers un objectif même si nous pensons que la sagesse pure est hors portée humaine.
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16/10/2013
Place de la nature chez l'homme
Résumé du chapitre 4 de "Pour la nature" (40 pages A4), en ligne sur www.ecologisme-ribotto.com
Comprendre le titre ainsi. Repérage de situations d'aujourd'hui et d'hier, d'ici et de partout informant sur la place laissée, accordée à la nature. Pour quoi faire? Rassembler des "ressources" intellectuelles pour, par exemple, asseoir son opinion, rassembler de l'argumentation, etc. Quelles situations? Un peit nombre de celles généralement retenues pour un semblable exercice.
Les "primitifs".
Ils plaisent aux écolos. Si c'est vrai, c'est justifié. Ils sont loin de nos cultures, de nos modes de vie, de nos idéologies. Et pourtant, certains de leurs comportements valent d'être médités dans la perspective d'une crise écologique à venir. Il faut s'arrêter aussi aux réflexions de ceux qui parlent des primitifs ou du moins à certains d'entre ces maîtres. LEVI-STRAUSS. Assimiler le contenu de ses découvertes anthropologiques n'est pas immédiat; en revanche, ses charges vigoureuses - dans des articles de presse notamment - contre notre ardeur à détruire la nature,méritent d'être citées et citées encore tous azimuts. DESCOLA avec "Par delà nature et culture" répond assez strictement à notre question - titre, sous la forme : comment l'humain voit-il le non humain? Ce qu'il relève relativise grandement la pertinence de nos visions occcidentales. Inconvénient de forme mais inconvénient important pour qui veut en user pour influer: il reste à rendre son texte accessible au plus grand nombre.
En divers temps et lieux avec Jared Diamond.
Diamond s'appuyant sur des études de cas en divers lieux et diverses époques explique que si des sociétés se sont "développées" c'est grâce à leur environnement ("De l'inégalité parmi les sociétés") et si elles se sont écroulées c'est parce qu'elles n'ont pas respecté l'environnement ("Effondrement"). Mais ce qui est remarquable chez lui est sa capacité à sensibiliser un très vaste public en particulier le plus ingrat, le plus ignare: celui des gouvernants. Clinton et Sarko l'ont loué, pour des résultats nuls, il est vrai, mais bon! c'est un signe. Nous avons un besoin urgent de Diamond en France et en Europe.
Religions.
Les trois monothéismes dominants - juifs, chrétiens et musulmans - laissent peu d'espoir d'ouverture sur la nature et donc sur l'avenir de l'homme et du vivant, ceci à s'en tenir aux Livres sacrés et aux expressions des institutions ad-hoc. Puissent leurs croyant(e)s que l'avenir écologique ne laisse pas indifférent, intervenir, convaincre au sein de leurs groupements. L'Extrême-Orient séduit des occidentaux en quête de sens pour leur vie. Il semble bien qu'humer un peu de bouddhisme zen ou tibétain ne fasse pas de mal à l'esprit. Des penseurs écologistes disent s'inspirer du Tao de Chine; c'est peut-être une "ressource" mais nous baignons là dans du subtil qu'il faudrait traduire en clair.
Nous terminons ce chapitre par un rêve : l'avènement d'un romantisme écologique,même discret, pour ce 21e siècle.
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25/06/2013
L'affaire Saint-Hubert
J'intercale dans ma série "Pour la Nature" qui, notez-le bien,continue, ce texte d'un genre différent. Différent sur la forme car après tout sur le fond !
J'en appelle au brave et loyal peuple de France auquel j'adjoins les peuples de Monaco et d'Andorre, je ne sais s'ils sont braves ou loyaux mais c'est qu'ils sont soumis aux mêmes tarifs postaux que nous.
Citoyennes et citoyens soucieux de vérité ouvrez grands vos yeux et vos esprits car l'affaire est considérable. Selon des sources généralement bien informées - en particulier le COR ou Centre d'Ontologie Résiduelle basé à Parigny les Vaux - il serait dûment établi ceci. Sans même solliciter puis ensuite informer l'intéressé, les chasseurs français auraient fait de St Hubert leur saint patron. Abomination transcendantale ! Détournement inavouable de sainteté ! Car, en vérité je vous le dis, St Hubert est, très exactement sous notre soleil, le patron des NON chasseurs.
Les faits sont clairs comme l'eau de roche de nos grands-pères. Ouvrons le dossier. Celui-ci fut longtemps conservé dans la niche numéro deux de la crypte de la cathédrale de Noyon. Puis, ainsi que les lecteurs de revues spécialisées le savent, il a été récemment transféré à Liège; dans ce coin de l'Europe, en effet, les objets sanctifiés qui y sont déposés, bénéficient de sérieuses garanties. Je l'ai consulté sur l'écran informatique disposé sous le buffet d'orgues de l'église St Nicolas. En voici un bref compte-rendu.
Hubert, grand seigneur, chassait frénétiquement femmes et gibier. C'était en son temps une même engeance animale. Un jour, Vendredi saint ou Jeudi de l'Ascension, il poursuivit un cerf, tous deux solitaires. Il l'accula, banda son arc et s'apprêtat à lui décocher une flèche dans l'oeil droit. Soudain, une croix d'une brillance extraordinaire, parut entre les bois du cerf. Puis, une voix terrible dont on ne sait combien de décibels, venant de la croix, de partout et de nulle part, dit à Hubert....Permettez une précision que je dois aux lecteurs lettrés. En ces temps moyenâgeux, Dieu ne parlait que latin. J'ai donc eu recours au savoir de doctes gens du Quartier Latin; ils m'ont fourni la traduction qui suit:
Donc l'éternel dit à Hubert:
Ho fichu Hubert! Ca va pas la tête ? (bis)
Qu'as-tu à faire exploser le coeur de toutes mes bètes
des bois et des champs?
Si tu persévères, pour ton salut vas voir Satan. (bis)
Hubert réfléchit ce qui, toujours en son temps, était rare pour un chasseur. Il se repentit et plus jamais ne fauta. Quand son âme quitta enfin son corps, St Pierre l'accueillit en son "check point". Il consulta le CV funéraire d'Hubert. Il lut comme seule mention: "A renoncé à la chasse". C'était amplement suffisant pour que les portes du Paradis s'ouvrissent largement.
Le peuple de France, peut-être même ceux de Monaco et d'Andorre, ne s'en doutent pas: la calamité les menace. Expliquons-nous. Jusque là, St Hubert, sans doute totalement accaparé par les jouissances et voluptés du jardin d'Eden, semble avoir, tout aussi totalement, oublié la Terre. Mais il se pourrait qu'un jour, il ait envie d'une parenthèse. Que cette envie coïncide avec une offre de réduction notable proposée par St Jacques sur un transport Paradis-France et retour. Et voilà notre vénéré saint foulant nos campagnes. Imaginez-le déjeunant à un quelconque "Faisan doré", tendant l"oreille aux subtiles plaisanteries échangées à des tables voisines. Il finirait tôt ou tard par découvrir l'outrage dont il a été et dont il demeure victime. Son auréole en deviendrait d'abord toute flasque, puis, sous l'effet d'une indignation intense et justifiée, elle gonflerait ainsi qu'un nuage radioactif dont elle aurait toute la puissance destructrice.
Mais St Hubert est un saint, il ne saurait donc se faire justice lui-même. Il demanderait réparations auprès des Instances célestes et terrestres compétentes. Nous ignorons tout des subtilités des tribunaux d'En-Haut. Sans doute, infligeront-ils des peines de purgatoire si ce n'est d'enfer aux chasseurs coupables de chasse et ayant ainsi bafoué l'honneur d'Hubert. Les flammes infernales seront sans doute de brûlances variables selon la gravité des fautes (parmi celles-ci: pan! sur les espèces protégées, pan! en pleine nuit, pan-pan! sur les oiseaux migrateurs, etc.) Précisons: l'Enfer ni le Purgatoire n'ont encore été soumis à des contraintes d'économie de l'énergie, on peut y griller sans soucis. Dans ce contexte, rien à dire: les méchants sont seuls à expier. Mais il y a pire.
Car St Hubert actionnerait également, par le biais du pape François, le terrestre Tribunal International des Péchés. Compte-tenu, redisons-le, de la gravité exceptionnelle des faits, les condamnations seront, là encore, très lourdes. Probablement des amendes phénoménales. Les chasseurs alors, selon des errrements occultes en vigueur, obtiendront de l'Etat français qui ne leur a jamais rien refusé, que celui-ci prenne à son compte toute la condamnation. Du coup, - pan! - l'effort sera reporté sur les contribuables; ceux-ci n'auront plus d'autres solutions que de fuir pour s'installer en des pays où la chasse est bannie.
Vous êtes bien d'accord: l'heure est grave. Aussi, citoyennes et citoyens, groupons-nous pour exiger de qui de droit, sur terre comme au ciel, que l'honneur de St Hubert soit restauré.
Quoique!
L'examen de la correspondance intime entre les deux philosophes cynégétiques Michel Onfray et Alain Finkielkraut (liasse B212GK13, Bibliothèque nationale de France) laisse entendre qu'il y a derrière tout cela un noble et merveilleux secret. Les Présidents de Fédérations de chasse quand, nuitamment, à la passée, ils transmettent leurs pouvoirs à leurs successeurs, transmettent aussi cette sublime mission qui les guide en tous temps et tous lieux: faire muter les chasseurs du péché à la vertu, du pelage ensanglanté au fusil accroché à jamais à un clou d'une cave. Pour ce faire, ils invoquent, à juste titre ici, le patronage de St-Hubert. Prions mes frères et mes soeurs qu'il en soit bien ainsi.
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