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01/12/2015

Louise Michel, l'anarchiste qui défendait l'animal.

Un destin épique, souvent tragique; une vie remplie à ras bords. Cliquons sur Wikipédia pour quelques brefs rappels.

Née en 1830, morte en 1905. Institutrice, littéraire (des poèmes). Puis, active dans des mouvements politiques et sociaux, des mouvements révolutionnaires. La Commune de Paris 1871! Louise Michel s'y engage à fond, est sur tous les fronts, elle fait même le coup de feu à quelques reprises. Elle échappe à la répression sanglante des Versaillais, elle échappe au peloton d'exécution - " le poteau de Satory" - mais non à la déportation. Elle restera sept ans en Nouvelle Calédonie. Là-bas, elle se ralliera à l'anarchisme; là-bas, elle s'opposera au racisme de compagnons d'infortune, "communards" comme elle, quand ils voudront exploiter l'indigène, le kanak. Là-bas ou bien avant, elle aura été féministe.  Retour en France. Jusqu'à la fin, elle alternera conférences, arrestations et incarcérations. Au total, une femme d'action et de sentiments et pas du tout ou si peu, théoricienne de la révolution. Sans doute, aujourd'hui, militerait-elle aux côtés des "migrants", nouveaux "damnés de la terre" en nos pays.

La fougue de Louise Michel n'eut rien de clandestin: des foules prolétaires l'acclamèrent et nombreux furent les puissants qui la stigmatisèrent, la traitant de "louve avide de sang". Victor Hugo vit en elle une réplique de la  " Judith" de la Bible et la peignit ainsi dans son poème "Viro Major" (1871):

"Et ceux qui comme moi, te savent incapable

De tout ce qui n'est pas héroïsme et vertu

Qui savent que si l'on te disait "D'où viens-tu ?"

Tu répondrais: "Je viens de la nuit où l'on souffre"

Ici ou là,on se rappelle encore d'elle. Olivier Besancenot et Jean Luc Mélanchon s'en réclament. Et comme les révolutionnaires célèbres ne troublent plus les esprits dès lors qu'ils sont morts, une promotion de l'ENA porte son nom.

Et bien, cette femme ardente défendit l'animal.

Extraits de ses "Mémoires" (Texte complet sur "Wikisources", sélections sur "bibliodroitsdesanimaux")

"Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu'il me souvienne, l'horreur des tortures infligées aux bêtes "

"On m'a souvent accusée de plus de sollicitude pour les bêtes que pour les gens: pourquoi s'attendrir sur les brutes quand les êtres raisonnables sont si malheureux ? C'est que tout va ensemble, depuis l'oiseau dont on écrase la couvée jusqu'aux nids humains décimés par la guerre."

"Et le cœur de la bête est comme le cœur humain, susceptible de sentir et de comprendre. On a beau marcher dessus, la chaleur et l'étincelle s'y réveillent toujours."

L'anarchisme dans son histoire a volontiers flirté vilainement avec la violence mais ne s'y résume pas, pas plus que les crimes de l'Inquisition ou les vices en terres vaticanes (hardi! pape François) n'effacent l'"aimez-vous les uns les autres" du Christ. Que sont devenus les anars d'antan ? Que celles et ceux qui subsistent sachent que jusqu'à la fin des temps humains, les sociétés auront besoin de leur parole, celle de gens qui ne veulent ni dieux ni maîtres, qui contribuent ainsi à ce que la balance entre exploitation et épanouissement ne penche pas trop dans le mauvais sens. Alors puisse leur âme être assez grande et cohérente pour se préoccuper certes de l'humain mais aussi de l'animal qui crie ou qui geint. Ainsi que Louise Michel le fit.

 

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