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23/01/2017

L'écologie éjectée des présidentielles

En principe, en pays libre, les élections, les présidentielles surtout, sont l’occasion de débattre d’avenir. Très haut dans la hiérarchie des défis à affronter s’inclut désormais la crise écologique. Pourtant, parmi les prétendants « sérieux », les aptes au second tour, combien sont-ils à s’en soucier ? A s’en soucier vraiment.

- la crise.

- Ouvrons le bal – bal sur un volcan - avec cette crainte majeure : les changements climatiques. D’ores et déjà, ceux-ci sonnent le tocsin avec ces inondations, ouragans ou canicules d’un peu au-delà des « normes saisonnières ». Ce ne sont sans doute que d’insignifiants amuse-gueules par rapport à ce qui nous attend en seconde moitié de ce siècle, à ce qui attend les enfants qui naissent aujourd’hui. Les chocs seront plus brutaux, plus intenses, plus fréquents, accompagnés d’impacts immenses sur l’agriculture, l’eau ou encore la stabilité des sociétés, la vie.

- Et il y a tout le reste, à bien des égards plus menaçant que les changements climatiques. Ainsi ces produits chimiques que l’agriculture et l’industrie sèment à tous vents, à tous vivants. Dont les pesticides, bombes sanitaires à retardement, qui s’en prennent à l’intimité des cellules, des organes, de la vie.

- Ce n’est pas souffler trop fort dans les trompettes de la renommée que de clamer l’importance de la notion « d’empreinte écologique » avant que d’autres trompettes, celles de Jéricho, n’actent l’écroulement des services rendus par la nature. Soit dit en passant tout de même, le terme « empreinte » n’est pas à la hauteur, il évoque ces traces de pas imprimées sur le sable de l’estran et que la marée effacera d’un petit coup de flot montant. Or ce dont il s’agit ici est planétaire et massif. En bref, ravivons ces calculs qui révèlent que notre consommation moyenne, planétaire, de ressources naturelles excède de 40 % ce que la capacité de la biosphère autorise ; il nous faudrait disposer d’une planète et demie si nous voulions satisfaire nos besoins sans entamer le capital non renouvelable de la terre. Si les terriens, en moyenne, consommaient autant que les français, il faudrait alors exploiter 2 planètes et demie. Encore quelques décennies et bonjour le tsunami mondial !

- La France ne peut seule affronter le défi écologique mais cette évidence ne saurait être brandie comme alibi par les politiques en place ou en quête de pouvoir. Ces derniers, pour l’écologie, s’obstinent à imiter ces singes sculptés au fronton d’un temple japonais : ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire. Incompétences, ignorances, fuites en arrière, irresponsabilités qui infantilisent nos candidats présidents et nous aussi du même coup.

Nous irons jusqu'au bout.

- Zoomer sur les politiques, en ce moment d'agitation politique, n'a rien d'incongru. Toutefois, relativisons : après tout, à leurs esprits défendant peut-être, ces derniers souvent ne sont que les porte-voix de pouvoirs économiques et sociaux dominants et fautifs. Et leurs médiocrités sont les copies des nôtres.

-Comment les firmes, les empires industriels et financiers pourraient-ils s'engager dans la défense de l'avenir de la biosphère si cela risque de fragiliser pouvoirs et profits du moment ?

Pas besoin d'être Jérémie pour estimer qu'un comportement plus frugal est nécessaire pour s'en sortir. Mais riches ou modestes nous n'en voulons pas. Marcher léger sur la planète n'est pas dans nos gènes. Pour la part de l'humanité qui garde la tête au-dessus de l'eau en alimentation, confort, etc. hors mots, messes, mesurettes, le niveau de vie n'est pas négociable; quant à celle qui se noie, qu'elle veuille lever la tête aussi haut que la nôtre ne peut étonner. L'intérêt supposé pour les générations futures est un leurre: nous nous inquiétons de la place de nos enfants dans la hiérarchie sociale, le reste, conditions de vie implacables, nous indiffère.

Le pire n'est jamais certain mais pour l'heure, français, nigérians ou américains ou autres, nous y fonçons et irons jusqu'au bout. Jusqu'à la dernière goutte de pétrole, le dernier centimètre cube de gaz de schiste, jusqu'à la saturation complète de la biosphère par les pesticides, jusqu'au dernier batracien ou mammifère sauvage, jusqu'au dernier centimètre de littoral. Certes des efforts sont respectables ainsi la COP21 mais en ce domaine précis, combien objectifs et moyens sont en-dessous de la nécessité tandis qu'un souffle de Trump suffit à les ébranler. Oui, nous laissons et laisserons champ libre à la catastrophe, ne lui opposant que quelques feux ici ou là.

Voilà ce qu'éclaire l'actuelle présidentielle.

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